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Une approche ISR « A posteriori  » : l’engagement plutôt que l’exclusion
lundi 24 octobre 2011, par
« Après avoir signé en novembre 2007, les Principes des Nations-Unies pour l’Investissement Responsable (UNPRI), Nordea a mis en place une approche originale pour en respecter les principes.
**Des entreprises fortement incitées à modifier leurs comportements…
Aujourd’hui, la plupart des gérants ISR présélectionnent les titres de sociétés en appliquant des filtrages plus ou moins quantitatifs reposant sur des critères dits extra-financiers, avec souvent l’aide d’agences de notation comme Vigéo par exemple. Cette approche a cependant un inconvénient majeur : elle réduit considérablement l’univers des valeurs candidates à l’achat puisque le plus souvent, 40 à 50% des valeurs sont éliminées d’entrée, privant ainsi l’investisseur de multiples sources de diversification et d’alpha.
Chez Nordea, nous avons opté pour une démarche inverse, en laissant la porte ouverte à toutes les entreprises cotées, mais en leur demandant ensuite qu’elles se comportent de manière responsable si elles veulent rester dans nos portefeuilles. En clair, lorsqu’une entreprise intègre un ou plusieurs de nos fonds, nous vérifions régulièrement, avec l’aide de la société Ethix, qu’elle respecte bien plusieurs grands principes de responsabilité sociale : les droits de l’homme, les droits du travail, la protection de l’environnement et la lutte contre la corruption.
Si tel n’est pas le cas et que nous découvrons une violation manifeste ou alléguée de l’un ou plusieurs de ces principes, nous engageons alors une démarche de dialogue avec l’entreprise (cette fois, en collaboration avec la société Hermes) afin de la sensibiliser et l’inciter à améliorer rapidement ses pratiques, dans une optique de comportement « socialement responsable  ».
**… ou être désinvesties.
Cette démarche de dialogue peut selon le cas durer deux à trois ans. Nous avons donc une démarche active et positive qui se solde souvent par de réelles améliorations des pratiques des entreprises. En revanche, si, au bout de cette période, une entreprise ne nous semble pas suffisamment réceptive à nos arguments et ne montre pas de volonté réelle de changer ses pratiques, alors nous l’excluons de tous nos fonds.
Cela s’est déjà produit, par exemple, pour une entreprise de construction qui refusait de renoncer à l’édification d’un barrage en Afrique de l’Est, entrainant la spoliation et le déplacement musclé des populations autochtones, ou bien un groupe de distribution qui persiste à ne pas reconnaitre la représentation syndicale et qui sanctionne les salariés grévistes par des mutations géographiques ou par des entraves à leur évolution professionnelle.
Etre exclu des fonds Nordea n’est pas anodin pour une entreprise. D’une part parce que nous gérons 192 milliards d’euros. Ensuite, parce qu’Hermes, qui instruit un dialogue continu avec les entreprises « en surveillance  » dans nos fonds, représente les intérêts de 200 autres grands institutionnels dans le monde. Son « pouvoir de nuisance  » n’est donc pas négligeable.
Nous sommes intimement convaincus que cette approche positive, appelée approche d’ « engagement  », va se révéler à terme, bien plus efficiente que les approches d’ « exclusion  » ou de « Best-in-Class  », employées habituellement par la plupart des gérants ISR.
C’est ainsi que, tous les fonds gérés par Nordea, sans exception, font partie de l’univers ISR, même si délibérément, nous n’avons pas choisi de les habiller avec un label « ISR  ».
**La recherche de la meilleure performance d’abord.
Ce qui nous différencie fondamentalement des autres sociétés de gestion offrant une gestion ISR, c’est que nous gérons de façon totalement classique nos fonds. Nos processus d’investissement n’ont pas été « contorsionnés  » pour adhérer à l’ISR. Nous continuons à sélectionner les meilleures valeurs à l’aune des seuls critères financiers. Cela nous semble une promesse plus attrayante pour nos clients.
Ils savent que nous cherchons à générer la meilleure performance ajustée du risque, tout en veillant à ce que les entreprises dans lesquelles nous sommes investis respectent ou vont respecter rapidement - grâce à notre rôle d’actionnaire actif, les meilleurs pratiques. C’est à cette condition, que l’approche ISR, souvent critiquée, sera plébiscitée par un plus grand nombre d’investisseurs. »
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