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Dette française : la Cour des Comptes lance une nouvelle alerte, 2.200 milliards d’euros
dimanche 12 février 2017, par
40% de la baisse de la charge de la dette due aux seules conditions de marché
Après le Conseil constitutionnel, c’est au tour de la Cour des Comptes de ramener le gouvernement à la réalité des chiffres. L’accroissement du déficit escompté de 2.7% sur 2017 ne sera pas tenable. Les seuls positifs obtenus sur le poids de la dette française était liée aux conditions favorables de marché. Ainsi, pas moins de 40% de l’allègement du poids du paiement des intérêts de la dette française a été réduite grâce uniquement à la baisse des taux d’intérêts. Or ces derniers se tendent de nouveau, pouvant rapidement ramener le sujet du gouffre abyssale de la dette de l’Etat au cœur des sujets des élections présidentielles.
Même avec un PIB en croissance de +1.50%, le compte n’y sera pas
La dette de l’Etat Français représente 2.200 milliards d’euros, toujours en hausse d’année en année, puisque les politiques appliquées ne visent qu’à tenter d’en réduire son augmentation. Un paradoxe pour le moins total, le poids de cette dette devenant le premier poste de dépenses de l’Etat.
Les inquiétudes de la Cour des comptes portent autant sur la surestimation des recettes que sur la sous-budgétisation des dépenses. L’hypothèse de croissance du PIB retenue par le gouvernement, de 1,5 % en 2017, « peut toujours être considérée comme globalement un peu élevée  », souligne la Cour. Les prévisions publiées en fin d’année par d’autres institutions (Commission européenne, OCDE, Banque de France) sont nettement inférieures (de 0,2 à 0,4 point). Et le chiffre décevant de la croissance en 2016 (1,1 %) ne prête pas à l’optimisme.
Des dépenses en hausse
Concernant la dépense, la Cour des comptes pointe que la masse salariale dans la fonction publique va repartir à la hausse, conséquences du dégel du point d’indice et de l’accord sur les carrières qui entre tout juste en vigueur. « La masse salariale des administrations publiques progresserait à un rythme qui n’avait pas été atteint depuis près de dix ans  », souligne son rapport. Celle-ci augmenterait autant en 2017 sur les six années de 2011 à 2016.
Pour la première fois depuis cinq ans, les dépenses des ministères devraient repartir à la hausse. Ce que Bercy justifie par la nécessité de renforcer certains secteurs « prioritaires  » (jeunesse, sécurité, emploi). « Il est nécessaire de rappeler que ces priorités sont intégralement financées selon un schéma présenté dans le projet de loi de finances, notamment par la réorientation du pacte de responsabilité  », répond le ministère.
La Cour ne manque pas de souligner que le budget a été bouclé grâce à des mesures de trésorerie qui gonflent artificiellement les recettes de 2017. En outre, plusieurs mesures votées dans la dernière loi de finances n’auront un impact sur le déficit qu’en 2018. Il s’agit de la hausse du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), de son extension aux associations et de l’élargissement du crédit d’impôt pour l’emploi à domicile.
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